La typologie des salariés portés

Le portage salarial permet de faire face àla « crainte » entrepreneuriale, éprouvée par certains professionnels. Ceux-ci disposent d’un statut de transition avant leur propre activité[1].

Ils ont la possibilité de « tester lemarché » et de se constituer un réseau de « clients » tout enpréservant leur statut de salariés.

Desauteurs établissent un « récapitulatif desprincipaux intérêts du portage pour le travailleur porté ». Lesmodèles d’entrée dans le portage salarial ressemblent étrangement aux modèlesd’entrée dans le travail indépendant. Adalberto Perulli observe que « l’une est déterminée par la poussée du chômage (unemploymentpush), basée sur la logique du besoin économique, l’autre étant le fruit d’uneimpulsion d’entrepreneur (enterpreneurial pull), fondée plutôt sur la logiquede l’autonomie et de la réalisation de soi »[2].

Huit types de profilssalariés peuvent être dressés :

1.     le « futurcréateur d’entreprise » ;

2.     le « cadre salarié en activité » ;

3.     le « cadre salarié désireux de changer de cadreprofessionnel » ;

4.     le « travailleur indépendant désireux de changer de cadred’emploi » ;

5.     le « jeune diplômé » ;

6.     le « demandeur d’emploi indemnisé » ;

7.     le « cadre en préretraite ou cadre retraité »[3].

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Chaque catégorie a la possibilité de réaliser des objectifs ciblés parle biais du portage tout en bénéficiant du régime du salariat.

Le portage salarial va donc permettre de réconcilier des« logiques contraires ». Selon le Professeur Morvan, le rejetqu’éprouvent certains salariés à créer leur entreprise est lié à « l’empreinte psychologique indélébile »laissée par le salariat[4].Ce rejet s’explique également par l’instabilité de la situation économiqueactuelle.

^{[1] La formule figureexplicitement dans le « Guide du créateur d’entreprise » (point 5,partie 2) établi en 2003 par le secrétariat d’État aux petites et moyennes entreprises (M.-F. Mouriau, Groupements d'employeurs et portagesalarial : salariés à tout prix ? : Centre d'études del'emploi-Connaissance de l'emploi, n° 19, juill. 2005).}

^{[2] A. Perulli, Travailéconomiquement dépendant/parasubordination : les aspects juridiques, socialeset économiques : Rapport à la Commission européenne, 2003 p. 89).}

^{[3] M. Del Sol, A.Moysan-Louazel, P. Turquet}

^{[4]P. Morvan, Eloge juridique et épistémologique du portage salarial : Dr.soc. 2007, p. 607, spéc. p. 611.}

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